Unis par le mariage, mais pas exactement d’accord sur la gestion de dettes et du budget

Tout le monde a son idée de ce qui est raisonnable quand vient le temps de parler de budget et d’endettement. Les désaccords concernant les dépenses, les moyens du ménage et les objectifs financiers à long terme figurent parmi les sources de conflit les plus courantes. Sans surprise, il s’agit de l’une des principales causes de divorce au Canada. Il n’est toutefois pas nécessaire qu’il en soit ainsi.

Les couples qui sont francs et honnêtes au sujet de leurs valeurs et de leurs priorités financières tôt dans leur relation ont typiquement plus de succès à long terme. Il est impossible d’être en constant accord sur tout, mais quand on parle d’un sujet aussi important que l’argent, un terrain d’entente est absolument nécessaire. D’ailleurs, on ne peut réaliser des objectifs communs qu’en acceptant certains compromis.

Le plus tôt, le mieux

Le meilleur moment d’avoir la fameuse conversation, c’est avant d’emménager ensemble. Le deuxième meilleur moment, c’est maintenant. Idéalement, les conjoints se considèrent comme des partenaires dans leur cheminement vers une vie confortable et agréable, ce qui les motive à se soutenir contre vents et marées. Mais ils méritent aussi de savoir dans quoi ils s’embarquent et comment la vie financière de l’autre avant leur relation peut avoir une incidence sur leur ménage dans le futur.

Chéri, viens-tu avec des dettes?

L’endettement individuel demeure l’unique responsabilité de la personne l’ayant contracté, à moins que l’autre partie n’accepte d’en prendre la responsabilité. Cependant, d’importants paiements continus peuvent avoir une incidence majeure sur le bien-être financier du ménage et sur son mode de vie.

Quand on discute dettes, il faut interroger son conjoint sur ses plans de remboursement et établir clairement si, oui ou non, il en sera le seul responsable. Si le conjoint endetté reçoit de l’aide, à quelles concessions financières s’engage-t-il pour témoigner de sa reconnaissance?

Par exemple, il peut s’engager à utiliser ses revenus supplémentaires disponibles après le paiement des dettes pour contribuer à la création d’un fonds d’urgence, ou tout simplement promettre de ne plus reporter un solde sur une carte de crédit à l’avenir.

Quels sont les objectifs financiers à moyen et à long terme du couple?

Tout le monde doit se fixer des objectifs financiers à court et à long terme pour prévoir ses habitudes de dépenses et d’épargne, mais aussi pour rester motivé. Des objectifs réalistes sont aussi essentiels pour établir un budget cohérent et efficace. Bien qu’il ne soit pas déraisonnable pour chaque conjoint d’avoir un ou deux objectifs individuels, la plupart devraient être communs pour permettre aux deux d’y travailler ensemble.

Le couple souhaite-t-il acheter une maison, aller en vacances, se monter un fonds d’urgence? Ces discussions doivent être fréquentes, et le suivi doit s’effectuer chaque fois qu’on clôt son budget.

Qui est responsable de quoi?

Le mariage se veut un partenariat égalitaire. En cas de divorce, toute propriété et dette commune seront séparées moitié-moitié. Cependant, si un conjoint gagne un salaire bien plus élevé que l’autre, il pourrait ne pas être réaliste d’avoir la même approche envers les dépenses mensuelles. Les conjoints pourraient choisir de répartir les responsabilités selon le revenu. Si jamais l’un débourse une somme plus importante, il faut s’entendre sur la manière de s’y prendre pour éviter les rancunes, qui d’ailleurs sont susceptibles de faire surface lors d’une chicane.

Mettre en commun ou pas?

Bon nombre de couples règlent factures et achats à l’aide d’un même compte bancaire, dans lequel ils ont mis leur argent en commun. D’autres préfèrent garder leur propre compte bancaire pour éviter les conflits et conserver leur indépendance. En fin de compte, il s’agit d’une préférence personnelle. Les deux conjoints doivent s’accorder une confiance mutuelle et savoir que l’un tient autant que l’autre au bien-être du ménage et aux objectifs financiers communs. Examiner constamment les transactions de son amoureux peut mener à tout autant de problèmes que s’il les cachait.

Si le couple choisit d’utiliser un compte bancaire conjoint, il est nécessaire de désigner un responsable de la planification et du budget. En cas de comptes bancaires distincts, est-ce possible de respecter un budget et de payer toutes les factures à temps? Dans tous les cas, les conjoints doivent se sentir à l’aise de communiquer et faire preuve de transparence l’un envers l’autre.

Que faire quand les dépenses d’une personne dérapent?

Dans la vie, on ne navigue pas toujours sur des eaux calmes. L’être humain a tendance à faire des achats malavisés ou impulsifs. Un jour ou l’autre, les dépenses d’un conjoint pourraient avoir une incidence négative sur le ménage. Les conjoints doivent créer des espaces sûrs pour discuter d’erreurs de jugement sans pour autant laisser la conversation tourner au vinaigre.

La confiance est un élément critique du bien-être financier d’un couple, et l’infidélité financière peut rapidement nuire à une relation saine et productive. Peu importe la situation, l’important est la manière de la gérer et d’aller de l’avant.

Les deux personnes sont-elles compatibles financièrement?

Les couples qui durent ne sont pas nécessairement d’accord sur tout, mais ils s’entendent au moins sur ces éléments essentiels :

• Les objectifs personnels à long terme, comme la planification de la retraite, les économies, les placements et l’assurance vie.
• Les achats communs comme une maison ou un véhicule, ainsi que les coûts d’entretien.
• Les coûts de garderie, d’éducation et de loisirs (si les deux veulent des enfants).
• Les comptes bancaires distincts ou conjoints, ou une combinaison des deux.
• La planification d’un fonds d’urgence.

Le bien-être financier ne se résume pas simplement aux revenus d’un ménage, car l’utilisation des ressources compte pour beaucoup. Les couples qui soupèsent chaque décision sont mieux outillés pour traverser les difficultés et saisir les occasions lorsqu’elles se présentent à eux.