Mettre fin aux appels des créanciers et reprendre le dessus de ses finances
Face à une menace imminente, un être vivant, quel qu’il soit, a trois réactions possibles : lutter, fuir ou figer. Nous aimons tous croire que nous aurions le courage de faire front le temps venu. Par contre, nous n’avons aucun contrôle sur notre réponse, du moins pas au début. L’instinct prend le relai et choisit l’option qui, selon notre subconscient, nous offre les meilleures chances de survie.
Certes, la plupart d’entre nous n’avons pas à prendre de décisions sur lesquelles dépend notre vie, comme le faisaient nos ancêtres. En revanche, nous sommes sans cesse exposés à des menaces existentielles.
D’un point de vue strictement logique, l’agent de recouvrement a très peu en commun avec le grizzly affamé. Mais notre mécanisme de réaction au stress vieux de 500 millions d’années ne réfléchit pas : il réagit. Nous vivons dans un monde axé sur l’argent et les possessions. Et lorsqu’on tente de nous les prendre, notre mode de vie s’en trouve menacé. Naturellement, nos seules options sont alors de lutter, de fuir ou de figer.
Faites preuve de compassion envers vous-même
Vous avez peut-être tendance à faire l’autruche quand vos finances se portent mal. Vous vous en prenez peut-être à vous-même et vous vous lancez des injures devant le miroir chaque fois qu’un nouvel avis de créanciers arrive par la poste. Peut-être que vous êtes las de ce cycle, mais n’arrivez pas à en sortir.
Avant de vous juger, rappelez-vous que votre réaction, quelle qu’elle soit, est un automatisme tout à fait normal. Vous ne pouvez pas avoir honte d’une chose dont vous n’êtes pas maître. De plus, en vous critiquant, vous ne faites que renforcer la menace, ce qui vous fige ou vous fait fuir encore davantage.
Nous connaissons tous la fameuse réaction de lutte ou de fuite – et celle, souvent oubliée, d’inhibition (figer). Le problème, c’est qu’à partir de là, le dialogue prend généralement fin. Les scénarios qui mettent la vie en danger durent peu de temps; pourtant, on parle rarement de ce qui se passe une fois la menace disparue. Nous ne continuons pas à lutter ou à courir, et nous ne restons pas figés pour de bon. Nous retrouvons l’usage de nos sens et faisons le nécessaire pour éviter que la menace revienne.
Le grizzly n’a en fait pas grand-chose à voir avec l’agent de recouvrement. Quand il part, il est probable qu’on ne le reverra jamais. Les créanciers sont beaucoup plus tenaces. C’est pourquoi vous devez mettre à profit chaque précieuse seconde, une fois vos facultés recouvrées, et prendre des dispositions pour éviter qu’ils reviennent.
Renforcez vos défenses
Quelle que soit votre réaction habituelle aux premiers signes de difficultés financières, les conseils qui suivent peuvent vous aider à prendre des mesures essentielles par la suite :
Dressez une liste
Mieux vaut faire face aux problèmes qu’on connaît qu’à ceux qu’on ne connaît pas encore. En d’autres mots, les problèmes ne peuvent vous surprendre si vous savez d’où ils viennent. Pour chaque créancier, créez un tableur où vous indiquerez la somme due, le taux d’intérêt, les versements mensuels minimaux et la date à laquelle ils sont exigibles.
Passez en revue vos dépenses
Une erreur ne se transforme en leçon que lorsqu’on en tire quelque chose. Prenez quelques heures pour scruter vos relevés bancaires de la dernière année. Notez les habitudes de dépenses qui pourraient avoir porté vos dettes à un niveau insoutenable.
Établissez un budget
Créez un système qui fonctionne pour vous : 1) faites le suivi de vos revenus; 2) payez vos frais de subsistance (épicerie, loyer ou prêt hypothécaire, services publics, transports, assurances, etc.); 3) remboursez vos dettes; 4) constituez-vous un fonds d’urgence; 5) surveillez et gérez les dépenses non essentielles.
L’outil gratuit de suivi de budget MNP est un excellent point de départ.
Commencez à planifier
D’abord, vous devez couvrir vos frais de subsistance et les versements minimaux de toutes vos dettes. Vous éviterez ainsi de vous faire talonner par de nouveaux créanciers.
Ensuite, vérifiez auprès de quels créanciers vous avez des paiements en souffrance et à combien ils s’élèvent, et déterminez si votre budget vous permet de vous rattraper.
Après avoir payé les sommes en souffrance, choisissez la stratégie adéquate pour vous sortir de l’endettement. Vous pourriez opter pour la méthode « boule de neige » (rembourser vos dettes en commençant par la plus petite) ou la méthode « avalanche » (rembourser vos dettes en commençant par celle dont le taux d’intérêt est le plus élevé). L’important est d’aller jusqu’au bout.
Augmentez votre revenu / réduisez vos dépenses
Trois options s’offrent à vous si vous bloquez à l’une des étapes ci-dessus. La première est de revoir votre budget pour déterminer s’il y a moyen d’économiser quelque part. Ne négligez aucune possibilité, du découpage des coupons au changement de compagnie d’assurance en passant par un logement moins coûteux. La deuxième option consiste à augmenter vos rentrées d’argent, que ce soit en vendant des objets de valeur (véhicules, bijoux, meubles, vêtements, etc.) ou en vous trouvant un emploi à temps partiel.
Consultez un professionnel
La troisième option est de réserver une consultation gratuite avec un syndic autorisé en insolvabilité. Ce professionnel peut examiner l’ensemble de votre situation financière et vous présenter des solutions aussi variées que des conseils pour améliorer votre budget, une démarche avec un conseiller en crédit, une proposition de consommateur ou une déclaration de faillite.
Les syndics autorisés en insolvabilité sont tenus de fournir un avis impartial sur la meilleure solution pour régler vos problèmes d’endettement à court et à long terme. Ils vous aideront à évaluer divers facteurs, dont le coût de chaque option et ses répercussions sur votre mode de vie et votre cote de crédit, pour vous aider à prendre une décision éclairée, qui servira au mieux vos intérêts et ceux de votre famille.
Soyez indulgent envers vous-même
L’évolution nous a préparés à résister aux prédateurs, aux éléments et à nos semblables. Nous acquerrons peut-être au fil du temps de meilleurs instincts pour naviguer dans ce paysage financier relativement nouveau. D’ici là, tout ce que nous pouvons faire est d’apprendre de nos erreurs et de progresser de notre mieux.
Rappelez-vous cependant une chose : si vous vous trouviez au milieu d’un violent feu de broussailles, vous ne refuseriez pas une main secourable. Alors, profitez de toutes les ressources à votre portée pour traverser l’orage financier. Nous sommes là pour ça.