Comment planifier les études postsecondaires de votre enfant en vous endettant le moins possible?
Les études postsecondaires coûtent de l’argent. Selon le programme, parfois beaucoup d’argent. Cela est vrai, peu importe que si la personne poursuit une formation professionnelle, collégiale ou universitaire.
Par conséquent, les parents se demandent de plus en plus s’ils devraient encourager leurs enfants à poursuivre des études postsecondaires. Bien que les possibilités de carrière et le potentiel de gain à long terme seront sans doute bien meilleurs, cet avantage continue de s’estomper, car les frais de scolarité et les autres coûts associés continuent de surpasser largement l’inflation.
Seuls votre enfant et vous pouvez décider si les études postsecondaires sont une bonne option. Mais peu importe la direction que prendra leur vie, vous pouvez prendre des mesures pour financer ses études postsecondaires et ainsi faire en sorte que l’argent ne soit pas le facteur déterminant dans sa décision.
Conseils de préplanification pour les parents
Il y a beaucoup de choses auxquelles les nouveaux parents doivent penser. Ainsi, lorsque votre enfant entrera au primaire ou au secondaire, les études postsecondaires vous sembleront encore bien loin, mais n’oubliez pas que le temps passe vite. Vous devrez donc penser à cette prochaine étape bien plus vite que vous ne le croyez. Plus tôt vous commencerez à planifier, moins le coût des études postsecondaires sera un fardeau pour votre enfant et vous-même.
Mais plus important encore, votre enfant pourra :
- Choisir un programme en fonction de ses champs d’intérêt plutôt que du coût;
- Choisir un établissement d’enseignement en fonction de ses objectifs d’apprentissage (aller étudier dans une autre ville ou province augmente les coûts de façon exponentielle);
- Se concentrer sur ses études (et éventuellement sur le sport) plutôt que de travailler sans relâche pour payer ses frais de scolarité et ses manuels.
Un mot sur les subventions, les bourses d’études et les prêts étudiants
Ces programmes d’aide financière peuvent être utiles pour réduire ou reporter les coûts des études postsecondaires, mais nous ne recommandons pas de compter sur eux pour couvrir ces coûts.
Les bourses d’études sont fantastiques. Encouragez votre enfant à faire autant de demandes de bourse que possible. Cependant, le processus de sélection est très compétitif et les montants versés sont loin d’être aussi incroyables qu’Hollywood le laisse croire. En fait, peu de Canadiens se qualifieront pour une bourse assortie de tous les avantages possibles et inimaginables grâce à leur rendement scolaire ou leurs exploits sportifs. La plupart des bourses d’études sont soit d’une valeur limitée, soit d’une portée restreinte quant à leur utilisation. Il est presque certain que vous devrez assumer certains coûts même en tenant compte des bourses d’études.
Les prêts étudiants peuvent également être problématiques. Bien que les prêts étudiants fédéral et provinciaux offrent des taux d’intérêt extrêmement bas, les jeunes doivent s’endetter, ce qui peut être un fardeau lourd à porter en début de carrière. Il est également possible que votre enfant ne soit pas admissible aux programmes gouvernementaux en raison du revenu de votre ménage et de son choix d’étudier près de la maison familiale ou de déménager dans une autre ville.
Les prêts de tiers et les lignes de crédit des banques et autres institutions financières sont également une option. Toutefois, les taux d’intérêt sont généralement deux à cinq fois plus élevés que ceux offerts par le gouvernement, vous devrez sûrement être cosignataires et les délais de remboursement peuvent être plus courts — ce qui alourdira davantage le fardeau de la dette de votre enfant (ou le vôtre). Ces programmes peuvent être utiles, mais vous ne devriez pas compter exclusivement sur eux.
Alors, comme parent, que pouvez-vous faire pour appuyer financièrement les études de votre enfant?
Cotiser à un régime enregistré d’épargne-études (REEE)
Le REEE peut être un excellent moyen d’épargner immédiatement pour les études postsecondaires de votre enfant. Les parents et les grands-parents peuvent ouvrir un REEE pour un enfant (à condition que ce dernier ait un numéro d’assurance sociale). Le plafond à vie des cotisations est de 50 000 $.
Ces fonds peuvent être investis dans des actions, des obligations et des fonds communs de placement, ce qui peut accroître considérablement la valeur d’un REEE au fil des ans. Ainsi, plus tôt vous cotiserez à un REEE, plus vous aurez de temps pour faire fructifier cet investissement.
De plus, grâce au programme de Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE), les enfants peuvent recevoir jusqu’à 500 $ par année du gouvernement du Canada (pour une contribution totale maximale de 7 200 $). S’ils sont issus d’une famille à faible revenu, les enfants peuvent être admissibles au Bon d’études canadien (pour un maximum cumulatif de 2 000 $).
Voici deux choses importantes à retenir :
- Les cotisations ne sont pas déductibles d’impôt pour le cotisant ni imposables aux mains du bénéficiaire (étudiant) au moment du retrait.
- Les fonds SCEE versés dans le REEE, ainsi que les intérêts et les revenus engendrés par cette subvention, seront imposés au moment où le bénéficiaire (étudiant) les retirera à des fins d’études. Mais puisque le revenu des étudiants se situe généralement dans une fourchette d’imposition beaucoup plus basse et que les étudiants ont droit des déductions ou des crédits d’impôt pour leurs frais de scolarité et d’achat de manuels, ce qui peut aider à compenser les montants imposables.
Vous craignez de ne pas être capables de cotiser à un REEE? Tout d’abord, n’oubliez pas que chaque petit geste compte. Vous pouvez également verser dans un REEE la totalité ou une partie de l’argent que votre enfant reçoit en cadeau. C’est une excellente façon d’enseigner à votre enfant la valeur de l’épargne et de le mettre en position de réussir dans ses futures études.
Le REEE est un instrument de placement complexe et hautement réglementé. Il est important de comprendre et de suivre les règles pour éviter de coûteuses pénalités financières. Consultez un conseiller financier spécialisé en REEE qui pourra bien vous informer et vous aider à comprendre vos options.
Ouvrir un compte d’épargne libre d’impôt (CELI)
Comme son nom l’indique, le CELI est un instrument d’épargne sous réglementation fédérale qui vous permet de mettre de l’argent de côté libre d’impôt et de le faire fructifier. Les cotisations ne sont pas déductibles sur le revenu, mais cette option offre néanmoins une grande souplesse.
- Vous n’avez pas besoin d’un objectif précis pour cotiser;
- Vous pouvez retirer de l’argent quand vous (ou votre enfant) le désirez; et Les intérêts (généralement de 1 à 1,5 %) et les revenus de placements acquis ne sont pas imposables au moment où ils sont retirés.
Les enfants de moins de 18 ans ne peuvent pas ouvrir un CELI. Vous devrez donc ouvrir vous-même un CELI et y cotiser au nom de votre enfant. Pour 2021, le plafond annuel de cotisation est établi à 6 000 $. Toutefois, si vous n’avez jamais cotisé à un CELI et que vous êtes admissible depuis sa mise en place en 2009, vos droits de cotisation cumulatifs sont de 75 500 $.
Comme pour le REEE, le CELI est soumis à des règles qu’il faut bien suivre pour éviter les coûteuses pénalités financières. Consultez un conseiller financier et assurez-vous de bien connaitre la réglementation et les meilleures pratiques avant d’investir ou d’effectuer un retrait.
Parlez-en tôt et souvent
Très tôt, les enfants adorent imaginer ce qu’ils feront quand ils seront grands. Mais cet enthousiasme tend à s’estomper lorsqu’ils réalisent le coût réel du fait de se limiter à un seul domaine d’études ou type d’emploi. S’inscrire dans un programme d’études postsecondaires ne signifie pas seulement investir quatre années ou plus de leur vie dans un programme donné : cela peut aussi être l’un des plus gros investissements financiers de leur vie.
Ainsi, en planifiant tôt, vous donnerez à votre enfant une chance de pouvoir choisir. Toutefois, l’aspect financier n’est qu’une partie de l’équation. En effet, il sera peut-être bon pour votre enfant de prendre une année sabbatique, de voyager, de travailler et de découvrir ce qui le passionne avant de s’inscrire dans un programme d’études postsecondaires et d’investir tout l’argent que vous avez économisé. Restez donc ouvert à la conversation et faites de votre mieux pour éviter toute attente à l’égard de ce que votre enfant devrait ou aurait dû faire.
Vous voulez que l’argent que vous avez durement épargné maintenant pour les études de votre enfant lui procure le meilleur rendement possible. Ainsi, tout comme vous le faites probablement pour planifier votre retraite, ayez des discussions similaires avec votre enfant au fur et à mesure qu’il franchit une nouvelle étape dans sa vie.